LES ECHOS DE VACARME – Nos sols sont-ils en péril?

Pour faire pousser une plante, il faut de lʹhumus. Or cette matière organique diminue inexorablement depuis les années 50. À terme, des baisses de rendement sont à prévoir. Les causes de la dégradation des sols sont connues: agriculture intensive, labours profonds et répétitifs, compaction due à lʹusage de machines agricoles toujours plus lourdes, usage de produits chimiques et érosion. Le remède est lui aussi connu: il faut changer de mode de production et passer à une agriculture de conservation. Mais il faudra des décennies pour reconstituer la qualité de nos sols. Un processus très lent, en décalage avec le rythme de notre société et la demande en légumes dʹapparence et de calibre parfaits, disponibles en toutes saisons.

5 reportages de Catherine Erard
Réalisation: Jean-Philippe Zwahlen
Production: Véronique Marti

SOLS 1/5 – Une histoire de patates

La culture de la pomme de terre nécessite un travail intensif du sol. En production biologique, le renoncement à lʹusage dʹherbicide conduit même à davantage de passage sur les champs pour éliminer les mauvaises herbes. Immanquablement, la qualité des sols en pâtit. Et si une des solutions était dʹaccepter de manger des pommes de terre un peu biscornues et tachées?

Reportage: Catherine Erard
Réalisation: Jean-Daniel Mottet
Production: Véronique Marti

SOLS 2/5 – Quand le marché abîme les champs

Tous les agriculteurs savent quʹil ne faut pas passer avec un tracteur lourd sur un champ humide. Le tassement du sol qui en résulte nécessite des années pour être récupéré. Mais lorsque les acheteurs demandent en urgence dix palettes de salades supplémentaires et quʹil a plu, entre le court et le long terme le calcul est vite fait. Comment réduire lʹimpact de ce système pernicieux? Faudrait-il rémunérer les agriculteurs pour la qualité de leurs sols?

Reportage: Catherine Erard
Réalisation: Jean-Daniel Mottet
Production: Véronique Marti

SOLS 3/5 – De lumière et dʹeau fraîche

La quasi-totalité des tomates que nous consommons en Suisse sont produites en culture hors-sol. Ce mode de production connaît un développement important, car il répond à la demande des consommateurs qui souhaitent des légumes à lʹapparence parfaite, peu chers et disponibles toute lʹannée. Les serres, longtemps décriées pour leur consommation énergétique, deviennent de plus en plus écologiques. Lʹeau y est récupérée, le chauffage passe aux énergies renouvelables et les produits phytosanitaires en sont bannis. Tout cela avec une productivité inégalable en pleine terre. Lʹagriculture bio aurait-elle du souci à se faire?

Reportage: Catherine Erard
Réalisation: Jean-Daniel Mottet
Production: Véronique Marti

SOLS 4/5 – Au secours, mon humus disparaît!

Dans la région des Trois-Lacs, considérée comme le potager de la Suisse, le niveau de tourbe ne cesse de diminuer. Les champs sʹenfoncent, les inondations augmentent. Et dans les régions céréalières, là où lʹon a arrêté dʹélever du bétail, certains champs nʹont depuis bien longtemps plus vu de fumier. Conséquence: le taux dʹhumus diminue. Alors que la demande en produit locaux augmente comment préserver ces sols arables dont la surface nʹest pas extensible?

Reportage: Catherine Erard

SOLS 5/5 – Capturer le CO2

Grâce à la photosynthèse, les plantes consomment du gaz carbonique et le transforment en biomasse. Lorsque les feuilles tombent sur le sol, les vers de terre et les micro-organismes les dégradent en humus. Ainsi le CO2 se trouve séquestré dans le sol pour des milliers dʹannées. Lors de la COP 21 en 2015, le GIEC a proposé de limiter le réchauffement climatique en utilisant le sol pour capturer le CO2. Un projet gagnant- gagnant: les sols gagnent en fertilité et le CO2 présent dans lʹatmosphère diminue. Une paille ou une solution dʹavenir?

Reportage: Catherine Erard