Le terme « deep ecology » fut introduit par le norvégien Arne Naess (Bucarest, 1972), mais l’idée d’élargir le souci écologique au monde inorganique remonte à Aldo Léopold (1948). Dans cette perspective, l’espèce humaine n’est qu’une infime partie d’un Tout bien plus vaste incluant le monde végétal, animal et plus largement encore l’écosphère dans son ensemble. Cette fois l’anthropocentrisme est dénoncé comme un « crime contre l’écosphère » (Stan Rowe) ; des auteurs proposent même de réduire la population humaine de la planète pour la sauver (James Lovelock). L’idée d’un « contrat naturel » (Michel Serres) met en cause l’humanisme juridique pour lequel seules les personnes sont sujets de droits.