Fabrice Hadjadj (Philosophe et antropologue, 4 mars 2016)

 

Virgile chante la beauté de l’agriculture, de sa technique, etc. : cela semble étonnant de nos jours. C’est de là que vient notre mot culture…de l’agriculture… C’est très difficile de penser aujourd’hui cette poésie-là dans un monde où la technologie n’offre qu’un environnement à l’extrême court terme?

Chez Ciceron, la preuve de l’immortalité de l’âme, c’est quand l’homme plante des arbres…car il s’ouvre à quelque chose qui va au-delà de la mort. Nous plantons des arbres qui ne porteront des fruits que dans un autre siècle : un grand personnage ne plante-t-il pas des républiques, des sociétés dont les fruits seront positifs et reconnus par les générations futures… ? La culture, c’est donc faire des choses qui seront reconnues comme positive par les générations futures, mais en accompagnant un dynamisme naturel : la culture reconnaît une donnée organique que l’on va prolonger et dont on va maximiser le potentiel dans le temps. On cultive l’homme, comme on cultive la nature…